Parler des loups, c’est entrer, non pas dans le domaine de la légende, mais bien dans un environnement structuré, hiérarchisé où la survie dépend de tout un ensemble de facteurs. Cette hiérarchie est essentielle à l’équilibre d’une meute dont le chef dicte, sans aucune équivoque, les limites de son territoire. Ne pas les respecter signifie la disgrâce.

Dans divers domaines, qu’ils soient professionnels, personnels ou autres, nous retrouvons souvent une certaine hiérarchie. Que celle-ci soit imposée ou non, intentionnelle ou pas, nous y sommes régulièrement confrontés. Il serait toutefois prétentieux de croire que les être humains sont les seuls à intégrer ce mode de fonctionnement à leur vie courante. Tout comme les loups, nous faisons partie d’une meute dans laquelle chacun occupe une place particulière, au premier ou au deuxième rang. Si nous nous référons aux propos de Jean-Philippe Brébion, « (…) notre cerveau est directement issu de notre appartenance aux différents règnes de l’évolution – minéral, végétal, animal et humain. Tout dans notre biologie – notre corps et toute la manifestation de la vie en nous – est d’abord animal. Notre cerveau biologique est animal et il s’exprime dans notre inconscient cellulaire.»

Semblables aux loups, les humains luttent pour protéger leur territoire. Inconsciemment, une partie de notre cerveau; le cerveau reptilien, se met en mode survie, quand l’on se sent menacé,  laissant la partie animale en nous réagir devant le danger.  Que ce soit pour se protéger soi-même, ceux que l’on aime, la maman protégeant ses petits, se nourrir, préserver notre bien-être, notre maison (territoire), etc.;  il y a un parallèle évident, dans le comportement des humains et des loups.

Tout comme nous, les loups ont un univers social, voyagent, jouent, chassent et mangent en meute. Comme des équipes de gestion, les meutes varient en taille. Chaque membre joue un rôle spécifique, en lien avec son rang dans la meute, comme dans une entreprise.

Les loups comprennent très bien la notion du travail d’équipe. Pour que la chasse soit fructueuse, tous doivent travailler ensemble. Tous les loups connaissent leur rôle et leur position dans la meute.

Leur existence est régie par un code informel qui veut que la meute passe avant tout. Il n’est pas rare quand on examine une entreprise qui ne performe pas, de constater que le PDG ou les propriétaires font passer leurs besoins avant ceux de l’entreprise.

LE CHEF DE CLAN

Le dominant de cette meute est le loup qualifié d’Alpha. Se tenant au premier rang de la troupe, c’est le véritable mâle, celui qui ne craint rien, le pacifiste qui soutient son clan. Aucun conflit ne sera engendré par un Alpha, car il a suffisamment confiance en lui pour reconnaître que nul ne prendra ou ne tentera de lui voler sa place au rang d’alpha.

Lorsque les loups chassent, ils le font en meute, tous ensembles. Cependant, bien qu’il ait été simple de penser que l’alpha, une fois dans la meute, s’intègre de manière confondante au reste de son groupe, l’alpha demeure aisément identifiable. Sa physionomie relativement imposante ne peut tromper personne, pas même le regard insolite d’un homme. Cage thoracique bombée, queue relevée, ainsi sont les traits physiques d’un alpha.

Certains jeunes loups tentent leur chance seuls, cherchant à faire leur place, mais généralement les loups plus âgés (Alpha) tendent à être les leaders et à commander le respect de la meute. C’est l’alpha qui prend les décisions pour le groupe. La meute se protège et protège ses membres.

Une personne alpha se démarquera du groupe auquel elle appartient par ce qu’elle dégage ainsi que par la manière dont elle se comporte. « (…) la manière dont nous nous situons dans les relations de tout ordre, comment nous sommes performants ou non, la place que nous prenons dans notre famille, auprès de nos amis, dans notre vie professionnelle et dans notre vie en général. En résumé, ce sont tous nos espaces d’évolution. »

L’une des caractéristiques les plus communes chez les leaders, qui connaissent du succès est une curiosité presque extrême. Les loups démontrent également cette grande curiosité envers tout ce qui les entoure.

De plus, si chez les humains l’homme et la femme se complètent, font la paire, il en va de même pour les loups. Ainsi, l’Alpha se choisira une louve d’un rang idem au sien.

Un chef de meute qui aura été brimé, que ce soit par une « castration » de la mère ou par une forme de rejet ou de remplacement du père, se verra chuté au second rang, comme n’importe lequel d’entre nous le ferait  c’est-à-dire à celui de bêta.  Si le phénomène se produit chez les loups, il est aussi présent chez nous et ce, probablement plus qu’on ne pourrait l’imaginer. On peut fréquemment constater ce phénomène dans une relation mère-fils où cette dernière exercerait un contrôle sur son enfant, l’empêchant de s’épanouir. En d’autres mots, une mère contrôlante entraînera  la  « castration » de son fils. « La descendance concerne tout ce que nous concevons et projetons.»

La portée de louveteaux du couple alpha, bien qu’ils se tiennent et jouent ensemble, sont déjà conscients de cette hiérarchie déjà installée entre eux. Ils sentent lequel  sera le futur alpha de la meute. Généralement, l’alpha père cède la place à l’alpha fils lorsque celui-ci atteint l’âge de 7 ans. « La vie animale se base sur un rapport de pouvoir de dominant-dominé, ce qui a un sens biologique pour la survie de l’espèce. »

De notre côté, lorsque nous entrons dans un environnement quelconque occupé par plusieurs individus, nous savons inconsciemment qui sont LES alphas du groupe. En effet, il peut y avoir plusieurs alphas ensemble sans qu’aucun problème ne survienne. Le fait est que les humains et les loups de niveau alpha ne compétitionnent pas entre eux, ce qui élimine dès le départ toutes sources de conflit. Un alpha ne se défend que s’il se sent attaqué. Donc, si une situation problématique se développe et qu’il y a une personne qui tente de se « battre », c’est qu’il s’agit d’un faux alpha. «Nous sommes des êtres vivants dont la biologie est issue de l’animal et des trois paramètres : territoire, alimentation, descendance, inscrits dans notre cerveau biologique cellulaire inconscient. Le TAD représente pour nous, humains, des notions plus élargies que celles purement animales, mais tout ce qui concerne notre vie est toujours relié à l’un de ces trois paramètres que le cerveau biologique va lire dans toutes les tonalités possibles.»

LA PHILOSOPHIE DU LOUP

Les loups sont très patients envers eux-mêmes et les autres membres de la meute. Ils sont  très concentrés sur leur objectif pour l’atteindre et leur rôle au sein de la meute. Ils respectent les responsabilités et dépendent des réalisations individuelles de chacun. Ces simples faits renforcent l’unité de la meute. Les loups portent une grande attention à ne pas dédoubler les efforts. Le respect et l’intégrité sont primordiaux dans une meute de loup.

Les loups ne cèdent pas, Ils n’abandonnent jamais.

« Jamais! Jamais! Jamais! N’abandonnez jamais » disait Winston Churchill. Ces mots se prêtent parfaitement pour décrire la persévérance du loup dans l’atteinte de ses objectifs. Les loups semblent savoir instinctivement que si vous échouez au premier essai, vous devez vous reprendre. Il va de soi, pour la meute, qu’on continue, qu’on n’abandonne jamais tant que le leader ne sonne pas la cloche. Cela ne veut pas dire que les loups gagnent à chaque fois, mais cela signifie qu’ils n’abandonnent jamais.

S’ils se dirigent vers un autre objectif et que vous tentez de leur barrer la route, ils chercheront une autre voie. Voilà une bonne philosophie  à adopter.

Être conscient de son rôle

Si, par exemple, dans un cadre professionnel, un employé est victime d’une tentative de « castration» par son supérieur, nous pouvons dire qu’il est également victime d’une «attaque» de faux alpha. Dès l’instant où l’employeur alpha décidera que la place qu’il a choisie, qu’il désire est la sienne, le faux alpha tombera. Cet exemple nous ramène au fait qu’un alpha ne se défend que si on l’attaque et non sans raison valable. La confiance est un trait dominant du vrai alpha, qu’il soit loup ou humain.

Fait vécu de deux couples « loups »

 

Exemple 1 :

Charles et Sophie

Charles est un alpha qui, lorsqu’il se cherche une femme, recherche d’abord et avant tout la mère de ses enfants. Sophie qui, elle, recherche également l’homme qui sera le père de ses enfants. Cependant, bien qu’on aurait pu croire que le dernier mot quant au choix définitif du compagnon de vie revient au mâle, il n’en est rien. C’est en fait à la femme que ce choix revient. Donc, dans notre exemple actuel, c’est Sophie qui choisit son « homme» et non le contraire. Ce choix est effectué en lien direct avec le TAD, assurant ainsi une certaine qualité de vie à ses enfants, à sa progéniture.

Cependant, un conflit survient dans cette situation car, bien que Sophie ait eu le «courage» ou le cran d’aller séduire cet alpha, elle est une alpha dominée par son mari. Son manque de confiance en elle, son énergie, sa façon d’être et de se comporter, son manque de cran et de courage (lesquels elle a utilisés pour le séduire), sont des traits particuliers aux bêtas, mais aussi des traits peu appréciés des alphas. Ainsi, l’alpha insatisfait cherche ailleurs cette alpha qu’il croyait être Sophie. En fait, il cherche Sophie dans les bras d’autres femmes, car, inconsciemment, il sait que c’est elle sa louve.

Quelque temps plus tard, une séparation est survenue en raison du manque de respect et de multiples incompréhensions de part et d’autre. Délivrée d’une relation où elle était dominée, Sophie se retrouve seule en son territoire et prend ainsi une confiance, de l’audace et adopte un comportement déterminé dans ce qu’elle entreprend. Charles, voyant le changement entre celle qui l’avait séduite et celle qu’il espérait, ne peut résister à cette femme, cette louve devenue alpha qui est la sienne. Parfait dirions-nous, d’un bref coup d’œil, mais en réalité, maintenant qu’elle est devenue son idéale en quelque sorte, il souhaite ardemment son retour en SON territoire.

Cependant, si nous nous basons sur les faits précédents, les problèmes se développent toujours dans son territoire, car il est victime de contrôle par son propre père et devient ainsi le contrôlant, dominance qu’il exerce sur Sophie et dont celle-ci a réussi à se dégager. Maintenant qu’il la veut en tant que véritable compagne de vie depuis son changement, il est désormais celui qui attend, celui qui espère et qui est, en quelque sorte, sous le contrôle inconscient de Sophie.

Les rôles ont été inversés. Ainsi, ils doivent tous deux prendre conscience de ce déséquilibre inversé dans lequel ils ont chuté et reprendre leurs rôles respectifs, mais de manière équilibrée, sans le lien de dominant-dominé qui les unissait, non pour le meilleur, mais pour le pire!

Exemple  2:

Josée et Paul sont unis d’une famille reconstituée.

Josée a deux filles et Paul un garçon (William). Paul se sent coupable d’avoir brisé le couple (inconsciemment), alors il compense avec son garçon William en lui étant permissif (excessif) ! De l’autre côté, Josée a dû intervenir à plusieurs reprises pour dicter le comportement inadéquat de William.

William n’aime pas qu’on lui dise quoi faire, il avertit son père que la prochaine fois que Josée intervient dans l’un de ses comportements, il fuit chez sa mère. Paul prend  pour son fils et intervient même brusquement (physiquement) auprès de Josée  et l’avise de ne plus lui dicter sa conduite, sans cela c’est la porte.

Josée apeurée suit les lois de Paul dans la maison, par peur des menaces et peut-être même des coups ! Le clan est donc divisé : les filles d’un côté et les garçons de l’autre. Josée ne s’est plus où se placer dans tout ça; elle est malheureuse, mais ne comprend pas vraiment pourquoi.

Résultat :

Après le divorce,  Paul  a pris le rôle de LOUVE, celle qui couve son louveteau (William). Il n’agit donc plus comme un mâle, il est femelle. Ce qui provoque nécessairement des conflits, non pas seulement au niveau des enfants et du couple, mais en relation sexuelle. Josée n’a pas le goût de faire l’amour avec une autre femelle!

William (le louveteau) a perdu tout paramètre, il n’a aucun encadrement, aucune fermeté, donc il est perdu. Trop de surprotection avec zéro encadrement = la délinquance avec le temps.

Josée vit avec la peur des réprimandes de Paul.  Elle doit se comporter comme une louve qui éduque ses enfants, peu importe si ce n’est pas ses enfants biologiques. Il doit y avoir qu’un seul clan. Il est normal qu’elle ne se sente pas bien; son loup a pris le rôle de la femelle (n’a plus de testicules) et elle-même perd son rôle de femelle dans le clan (son territoire).

Tous ces exemples démontrent bien la similitude entre le comportement des humains et des loups à tous les niveaux (personnel, professionnel et social). On peut ainsi faire un lien avec celui de l’entreprise où chacun, par son rôle, apporte une contribution essentielle à l’équilibre et à l’évolution de cette même entreprise, en respectant l’hiérarchie de ses membres. Une société harmonieuse se définit par l’apport incontesté de toutes ses composantes.